Il a beaucoup évolué tout au long de ce que nous connaissons de la vie du moulin. D’abord tout en bois avec trois portes, puis elles furent quatre, ensuite vinrent des rehausses, et enfin trois portes en bois avec rehausses mais sur une ossature métallique.
Lors de notre acquisition il avait bien vécu : la rouille l’avait percée, les treuils étaient coincés rendant les portes non manœuvrables. Il fallait vite le rénover car tout propriétaire de moulin doit pouvoir manœuvrer ses vannes à tout moment.
Une question se pose à nous : comment le réparer tout en gardant la preuve de ses dimensions antérieures ?
Et ceci pour tenir compte de l’absence de document de notre fondement en titre et éviter ainsi toute contestation ultérieure.
Une partie de la solution sera trouvée lors de nos visites aux moulins des environs, là le bois de chêne et de hêtre avait mieux résisté au temps que notre ferraille.
Plusieurs dessins furent nécessaires pour arrêter notre stratégie :
- lors du démontage nous ne conserverons que les poteaux extérieurs et des moignons des deux poteaux centraux,
- les treuils et crémaillères seront si possible récupérés avec de nouvelles plaques d’embases plus grandes, des tôles de protection neuves et un couvercle en laiton pour éviter que l’eau ne pénètre dans les treuils, et ceci par souci d’économie. Ce qui sera fait et à ce jour tout va bien,
- la poutre haute sera en chêne de Normandie de 10 ans de séchage, section 25 x 25 cm,
- les deux poteaux centraux seront eux aussi en chêne de Normandie, section 18 x 25 cm
- il sera créé une poutre basse, en chêne, encastrée dans les deux poteaux extérieurs et aussi dans les moignons des anciens poteaux métalliques, section 25 x 25 cm,
- les trois portes seront en cœur de douglas, bois imputrescible, épaisseur 45 mm. Elles seront guidées dans des glissières elles aussi en coeur de douglas. Des butées empêcheront le glissement des portes extérieures sur la ferraille,
les tirants seront en chêne de section 6 x 25 cm assemblés avec des équerres pour toitures, - les assemblages des poutres seront en tenon-mortaise borgne, tout ce qui n’est pas collé sera fixé par des tirefonds,
- trois poutres de 7 x 7 cm renforceront les 3 portes du vannage, elles seront collées et fixées par boulons, et porteront la liaison crémaillère /porte
- la liaison crémaillère-porte se fera par un boulon ixox de 16 mm guidé dans un tube de cuivre et un boulon de 10 dans un trou de 12 de façon à laisser une liberté axiale à la poutre,
- un guidage de chaque porte sera assuré dans la poutre basse.
- 12 colliers en inox de 25 x 3 mm seront mis en place sur les poutres hautes et basses pour éviter leur éclatement.
Il nous faudra deux jours
de travail à deux pour préparer les poutres basse et haute, un jour par poteau, un jour pour faire un montage à blanc avec l’aide du tracteur du voisin.
Les poutres basse et haute seront amenées à mains d’homme (8 personnes) et leur mise en place manuelle se fera en une journée.
Chaque porte sera faite en une journée avec une seule personne. Il faudra deux personnes et quatre heures pour mettre en place les 3 portes.
Et c’est le 14 janvier 2007 que nous ferons la première nouvelle montée de l’eau, sans problème.
Par mesure de précaution nous empêcherons les portes extérieures de glisser latéralement avec deux tasseaux 40 x 40 mm.
A ce jour tout fonctionne bien !
Voir aussi :
Préambule
La vidange du coursier
L'axe de la future roue
Le vannage
La vanne motrice
Conception et préparation de la roue
Montage de la roue